Mot
spécial d'Alain Richard
Ce site est un hommage pour remercier un ami bien
spécial
La consternation demeure. Notre ami Réal Brodeur, que nous
imaginions comme un intouchable, nous a quittés pour un monde
que l'on prétend meilleur.
Vos témoignages lors de l'exposition en chapelle ardente
et la Célébration de l'Au Revoir lui ont sûrement
fait chaud au cur tout en le rendant toutefois inconfortable.
Réal n'aimait pas la publicité et toute manifestation
publique à son égard le rendait mal à l'aise.
C'était une négociation à refaire à
chaque journée de golf pour qu'il se présente au micro
ou tout simplement sur scène.
Nous avons eu ce bonheur de côtoyer Réal pendant plus
de 20 ans. Tout comme vous, nous aurions souhaité que cette
relation se poursuive mais le destin en a décidé autrement.
Ce qui n'empêchera pas notre amitié de continuer de
grandir.
Pour nous, Réal fait partie de cette race d'hommes et de
femmes qui ont conjugué à tous les temps le verbe
donner tout en ayant toujours beaucoup de difficultés avec
le mot recevoir, même au cours des derniers instants de sa
vie.
Les commentaires entendus à l'hôpital ou ailleurs,
les courriels et téléphones reçus démontrent
que Réal fait déjà partie de la légende.
Pour ces personnes, Réal est un authentique, un géant,
un immortel qui fait partie de l'équipe des Félix
Leclerc et Maurice Richard. C'est le Frère Jean de La Mennais
des années 2000.
Nous n'arrivons toujours pas à comprendre comment le Maître
d'Oeuvres peut rapatrier, dès ce jeune âge, au moment
où il est au sommet de son rôle d'éducateur,
un ouvrier aussi actif dans notre société si tourmentée.
Dévoué, fidèle, généreux, à
l'écoute, toujours au poste, fiable, Réal a beaucoup
travaillé, servi et aimé mais avait encore tellement
à donner. Nous avons échangé de la correspondance
sur ce sujet. Nous vous en livrons l'essentiel qui jette un éclairage
saisissant sur sa spiritualité. Réal avait une foi
inébranlable. Il était un fervent croyant qui possédait
une intériorité profonde.
Et Réal de dire: ¨Pour ce qui est du Maître
d'uvres, il a parfois des routes qui ne sont pas les nôtres
pour nous apprendre des choses qu'autrement on ignorerait. Je me
dis que j'ai des choses à apprendre dans ce nouveau défi.
J'ai à être attentif pour ne pas passer à côté.
Et je me dis également que mes amis ont également
des choses à apprendre là-dedans qu'autrement, ils
n'auraient jamais appris. Ensemble, nous allons nous entraider dans
ces apprentissages qui ne seront pas toujours évidents. Il
y aura des jours où la mer va être calme, d'autres
moindrement agitée, et d'autres ce sera la tempête.
Ce que je demande à Dieu, c'est la paix et la sérénité
du fond de la mer peu importe ce qui se passe à la surface.¨
Réal ne nous a jamais fait de sermon. Il s'accommodait davantage
du style ¨Fais ce que je fais et non pas uniquement ce que
je dis¨. Bien que dans son cas, c'était plutôt
synonyme et cohérent. Il a donc prêché par son
exemple, ce qui sera toujours plus efficace que la meilleure des
homélies. ¨Il a aimé non pas avec des paroles
et des discours mais par des actes et en vérité¨.
Réal avait certes des opinions mais il avait surtout des
convictions qui ont éclairé ses décisions et
guidé son champ d'action. L'implication sociale d'un bon
nombre de personnes dans le Club des 1000 $, que Réal venait
de mettre sur pieds pour éventuellement assurer l'autonomie
financière aux Amis de Jean de la Mennais, démontre
encore une fois que, malgré la maladie, Réal souhaitait
toujours aller au bout de ses convictions.
Son implication profonde de tous les instants dans ce milieu qu'il
aimait tant l'a amené à défendre avec passion
mais toujours avec une absolue rigidité intellectuelle des
dossiers importants tout en sachant trop bien qu'il ne ferait pas
l'unanimité. Réal ne jugeait pas les jeunes. Il les
écoutait et les comprenait. En aucun temps, son engagement
pour la jeunesse a perdu de son ardeur.
Réal a piloté des projets majeurs qui sortaient des
sentiers battus et que plus d'uns croyaient relever de la fiction.
Il a défendu des causes qu'il jugeait fondamentales bien
que susceptibles de créer de la controverse. Réal
ne consultait jamais la convention collective avant d'intervenir.
Réal était un motivateur hors pair. Au sein d'une
équipe de ventes, il se serait mérité régulièrement
le titre du meilleur vendeur du mois. Il était tenace et
persévérant. Il pouvait devenir dérangeant
parce qu'il connaissait bien ses dossiers et qu'il était
un passionné. On avait du mal à dire non à
Réal.
Son leadership lui a valu des moments difficiles où le comportement
de certains, peut-être envieux de son charisme ou intimidés
par sa force de caractère, l'a constamment tourmenté
et parfois profondément blessé. Mais, en aucun temps,
Réal a fait preuve de mesquinerie ou de partisanerie. Il
se vouait corps et âme à la cause. Le jeu de coulisse
ne collait pas du tout à sa démarche franche, directe,
sans détour et qui ne laissait aucune place à l'interprétation
et encore moins à l'ambiguité.
Son objectivité, sa charité, sa compassion ne lui
ont jamais fait défaut. Chez lui, c'était un modus
vivandi, des valeurs qu'il défendait sans compromis. Tout
comme le respect de l'autre ou de la parole donnée.
Réal était d'une politesse et d'une délicatesse
qui l'honoraient. Jamais il n'aurait osé se présenter
sans prévenir. Lorsqu'il appelait, il demandait toujours
: Est-ce que je te dérange? Qui n'a pas reçu un appel
de Réal lors d'un anniversaire? Qui n'a pas reçu de
fleurs lors d'un événement spécial?
Réal faisait face à la réalité telle
qu'elle était. Et ce ne fut pas facile durant la dernière
année de son passage sur terre. Il a néanmoins livré
avec énormément de courage et de dignité un
très dur combat contre la maladie du cancer.
En terminant, mon ami Réal, nous te rappellons qu'on s'était
promis de jouer une ronde de golf à Tremblant en septembre
dernier. Ce fut malheureusement partie remise. Alors, nous te confions
la tâche de faire la tournée des terrains de golf la-haut
pour identifier l'endroit où l'on pourrait se reprendre et
ainsi préparer la journée de golf des Amis de JDLM
de l'an 20??. Journée qui s'appellera dorénavant ¨la
journée de golf Réal Brodeur¨ aux profits
des Amis de Jean de La Mennais.
Mais, prends ton temps, car vois-tu, nous ne sommes pas trop pressés.
Nous devons terminer ici-bas nos cours de golf et comme tu sais,
notre apprentissage est lent. Et nous soupçonnons qu'il deviendra
maintenant de plus en plus laborieux.
Merci Réal pour tout ce que tu as fait pour nous.
Merci de nous avoir permis d'être ton ami.
Nous t'aimons beaucoup, Réal.
Jamais on ne t'oubliera.
Au revoir, Réal.
Aline, Chantal,
Alain et Robert
Richard
P.S. :
Merci à la famille Brodeur et la communauté des F.I.C.
pour leur générosité en nous permettant de
partager ces moments privilégiés de recueillement.
Merci à Claude Labrosse et Mario Houle et tous les autres
participants pour cette magnifique célébration de
l'au revoir. C'est la plus belle cérémonie à
ce jour à laquelle nous ayons assisté.
Merci à toute l'équipe de rebelles.com
pour la conception et la réalisation de ce site.
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